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Les métas

Tunnels & Trolls est traditionnellement un jeu de rôle présentant plutôt des archétypes de personnages que des « classes » trop définies et détaillées, précisément pour laisser aux joueurs la liberté de personnaliser eux-mêmes leurs héros. Cependant, dans Tunnels & Trolls 8, on trouve pour la première fois des personnages déjà relativement « typés » : les spécialistes. Parmi les spécialistes se trouvent des sorciers d’un genre particulier, aux dons innés, à qui les sorts viennent sans enseignement externe, naturellement, dès que leurs facultés (INT, DEX et FLU) sont suffisamment développées. Cet avantage est contrebalancé par leur spécialisation dans l’une des écoles de magie.

(c) Lela Dowling

(c) Lela Dowling

Ailleurs sur ce site, nous vous avons présenté plusieurs mages spécialistes : dans nos « personnages prêts à jouer« , Thiébaud de Rivesalte, un « cosmo » d’orientation scalde, et Ygreniel de Nohant, une « conjo » ; dans un article à part, nous avons également donné l’exemple d’Ephâmba la dompteuse, également conjureuse. Aujourd’hui, nous allons parler des spécialistes de la magie métabolique : les « métas« .
Les métas sont des êtres dont les facultés parapsychologiques entrent en résonnance avec le corps. Ils ont une sensibilité particulière pour tout ce qui modifie le métabolisme, ce qui en fait à la fois des guérisseurs, des métamorphoseurs et des nécromanciens, dans un ordre de difficulté et de maîtrise croissant.

Puissante est la magie des métas, certes, mais le méta commence sa vie d’aventurier avec un sérieux handicap. Comme mage guérisseur, il dépend beaucoup de la protection d’un groupe. Ce n’est qu’une fois atteintes une intelligence et une dextérité d’au moins 15 qu’il aura accès au premier sort qui lui permettra de s’en sortir seul: Fais Dodo. Et encore, ce sort d’endormissement a des limites intrinsèquement liées au rapport de puissance entre l’ensorceleur et l’ensorcelé. Voilà qui fait du méta un excellent élément dans un groupe, mais un piètre « soliste ».

Rendez vos personnages uniques ! (2e partie)

Nous avons déjà parlé, dans l’article précédent, de la possibilité (classique) de créer de nouveaux types de personnages. Beaucoup l’ont fait pour les besoins de leur campagne. Citons en premier lieu G. Vacca, qui a créé un certain nombre d’archétypes simples et efficaces pour sa campagne Glorantha jouée avec les règles de T&T. Citons ensuite les 25 archétypes créés pour Tunnels & Trolls par Tori Bergquist pour sa campagne Keepers of Lingusia / Ancient Realms dans The Troll’s Companion, qui ont chacun des avantages et des handicaps.

Voyons maintenant la première des quatre clés qui vous permettront de mieux camper vos personnages dans T&T 8.

Attributs et autres caractéristiques

de Morsac

Un exemple de personnage créé au moyen de la « Hero Machine »

Lorsque vous créez un personnage, vous pouvez utiliser la méthode dite « avancée ». Dans la mesure où celle-ci vous permet de répartir librement les points entre les différents attributs, vous pouvez choisir de créer un freluquet  rusé, une belle écervelée, un crétin ayant deux mains gauches, mais une force colossale, etc. La combinaison des 8 attributs devrait déjà donner une première idée de votre personnage.

Inutile de déterminer son poids et sa taille de manière aléatoire. Comme le précisent les règles elles-mêmes : « Vous pouvez donner à votre personnage la taille et le poids de votre choix ». Il en va de même pour son âge, son sexe et son espèce.

Une fois qu’il aura acquis un peu d’expérience, votre personnage pourra augmenter un ou plusieurs de ses attributs. À vous de voir lesquels, et de combien de points (en fonction, bien sûr, des points d’expérience accumulés par votre personnage). Cela vous permettra de peaufiner déjà un peu votre personnage et de le faire évoluer.

Bien des choses peuvent arriver à votre aventurier au cours de sa carrière: des cicatrices – ou des tatouages mal placés – peuvent apparaître sur son corps, il peut avoir une main en diamant, acquérir la faculté de voir dans l’obscurité, avoir une nouvelle couleur de peau ou s’être fait pousser une queue de rat ou de scorpion par enchantement, etc.

Il peut avoir choisi d’adorer Jambavan le dieu des ours, s’établir dans la cité méridionale de Khamad, acheter des esclaves et des chameaux et faire le commerce de la soie et des épices avec le bourg de Knouki, avoir un harem et installer un camp permanent camp près d’une oasis dans le Désert de Bronze. Ou bien, il pourrait acheter son premier bateau et faire voile vers La Mouette dans l’optique de faire concurrence à la Compagnie de Knor/Phoron Est et de devenir un corsaire.

À mesure que la biographie de votre personnage s’enrichira, son individualité s’affirmera de plus en plus.

D’ailleurs, certaines aventures peuvent le spécialiser dans son type. Ainsi, le solo de Sid Orpin intitulé Devotion to Duty peut en faire un novice travaillant dans l’Hospice de la Fraternité de la Protection de la Grande Déesse Hoepth, ce qui en fera un moine ayant quelques facultés nouvelles, mais aussi quelques restrictions.

Vous pouvez aussi dessiner votre personnage (la « Hero Machine » peut vous y aider) ou acheter une figurine pour le représenter (ou acheter la figurine d’abord, et faire le personnage après en fonction). Ensuite, vous pouvez coller votre dessin ou une photo de la figurine sur la feuille de personnage à la manière d’une photo d’identité.

Rendez vos personnages uniques !

Sorcerer's Apprentice n° 11Contrairement à certains autres jeux de rôle, le livre des règles de Tunnels & Trolls ne met pas à la disposition des joueurs tout un catalogue de classes, mais juste quelques archétypes. La version 8, même si elle introduit les spécialistes, reste dans cette logique. En effet, comme l’a voulu l’auteur, Ken St. Andre, les règles de T & T doivent encourager la créativité, et non fournir des listes et formules se voulant exhaustives et canoniques.

Du coup, il y a toujours eu de très nombreuses initiatives pour introduire de nouveaux types de personnages pour T & T. Ken St. Andre a montré l’exemple lui-même très tôt en écrivant un article sur la manière d’adapter les personnages d’Arduin à Tunnels & Trolls (voir Sorcerer’s Apprentice n° 11).

Avec la création des spécialistes dans T & T 8, Ken St. Andre a voulu donner aux joueurs une piste de réflexion pour mettre au point leurs propres types de personnages. En réalité, les forestiers, les mages spécialistes et les meneurs ne sont que des exemples de ce qui peut être fait, comme l’a confirmé l’auteur dans sa récente interview.

« Les spécialistes sont en effet un moyen pour les joueurs de créer de nombreux autres types de personnages sans qu’il soit nécessaire de décrire en détail des centaines de types de personnages différents dans les règles du jeu. Au départ, j’ai choisi le tireur d’élite, le guérisseur et le meneur comme spécialistes tout simplement parce qu’ils sont la première chose qui me soit venue à l’esprit lorsque j’ai voulu voir ce que pouvait donner un personnage à la dextérité, au fluide ou au charisme particulièrement élevé. »

Aaron w. Thorne a été (à notre connaissance) le premier à suivre cette piste en inventant sa propre version du voleur, du barbare, du technicien, de l’assassin et du moine-guerrier pour T & T, s’inspirant d’ailleurs de l’article susmentionné de Ken St. Andre, paru en 1981. Par exemple, il est possible de créer un barbare en amenant au moins 15 en force au moyen d’un brelan. La FOR des barbares d’Aaron compte double dans le calcul de leur bonus de combat. En revanche, ils ne peuvent porter d’armure offrant plus de 7 PP et ne se servent pas de boucliers.

Ne vous fiez pas à sa gueule d'ange !

(c) Luis Royo, extrait de Dead Moon

Paul Sanders a voulu créer des spécialistes en arts martiaux. Ses spécialistes ne se servent d’aucune protection autre que leur corps, mais leurs facultés exceptionnelles d’esquive leur offrent 1 point de protection pour chaque point de DEX supérieur à 12. S’ils combattent à mains nues, ils jettent autant de dés que leur niveau, et leur DEX compte double pour calculer leur bonus de combat. Sinon, leur bonus de combat est normal lorsqu’ils combattent au moyen d’un katana ou d’un nunchaku, par exemple. Paul leur a également donné certains talents, le premier (obligatoire au N1) étant un talent de combat à mains nues, leur permettant de désarmer un adversaire en faisant une MEP égal au niveau de ce dernier.

En ce qui concerne les armes orientales, il faut savoir que quelques articles complets leur ont été consacrés dans Sorcerer’s Apprentice, le magazine pour Tunnels & Trolls qu’éditait Flying Buffalo dans les années 1980. Si cela vous intéresse d’en savoir plus, la fonction « commentaires » (ci-dessous) est là pour ça 🙂

Paul a également créé ses propres variantes de guerriers pour les besoins de sa campagne, avec des barbares, des paladins et sa version des forestiers. Son idée est simple : donner à chacun des avantages et des restrictions en termes d’armement. Ils bénéficient d’un bonus pour leur arme de prédilection et l’un de leurs attributs compte double pour le calcul de leur bonus de combat. Par exemple, la force des paladins compte double lorsqu’ils manient des armes de mêlée. Paul a également donné des bonus pour certains attributs lors de la création du personnage, en fonction de son type.

Michael Eidson a été à la fois plus original et plus terre-à-terre en élaborant un nouveau mage spécialiste : le sorcier solitaire, qui bénéficie de nombreux avantages pour jouer en solo !

(c) 2009, Hendry Roesly

(c) 2009, Hendry Roesly

Un peu comme Paul Sanders, Brian Penn applique des coefficients d’attributs en fonction des types de personnages, exactement comme ce qui se fait pour les espèces (races). Son autre idée est de créer des spécialistes basés sur une série de talents spécifiques. C’est ainsi qu’il a mis au point son alchimiste et son bibliomancien. Mieux encore, Brian a inventé des spécialistes animistes, qui sont un mélange très original de garous et de mages spécialistes.

Malgré tout l’intérêt de ces approches, il est tout à fait possible, avec T & T 8, de recourir aux moyens déjà présents dans les règles pour affiner ses personnages.

Comme nous allons le montrer dans nos prochains articles, on peut en effet tout à fait se passer de nouvelles règles, de nouveau tableaux et de nouvelles listes pour peaufiner ses personnages. Tunnels & Trolls 8 offre quatre moyens privilégiés de le faire : par les attributs et autres caractéristiques, par les armes et l’équipement, par la « couleur locale » et enfin (c’est là le facteur décisif) au moyen des talents. Nous vous montrerons également quelques exemples de personnages qui pourront vous inspirer ou vous servir de PNJ.

Un supplément pour le Nain Ivre (II)

Qui pourra dire la haine inextinguible des harpies ? Ce feu ardent qui les consumme de l’intérieur, faisant de leurs pupilles des braises jumelles sur lesquelles le souvenir de leur splendeur passée vient régulièrement souffler ? Versez-leur une outre pleine dans le gosier, et le liquide, en arrivant au fond de leur gorge, s’évaporera, faisant monter entre leurs lèvres décrépites des fumées de volcan.

Car les harpies ne furent pas toujours ces monstres dévoreurs de chair qui s’entre-déchirent lorsqu’elles n’ont rien d’autre à se mettre sous la griffe. Autrefois, les fanions azur, sable et sinople flottaient fièrement sur les tours de leur citadelle blanche. Les sages harpies régnaient alors sur leur île en bonne intelligence avec leurs cousines les sirènes, deux sociétés matriarcales et pacifiques issues de la même souche. On raconte même qu’en ce temps-là, sirènes et harpies avaient le pouvoir de transformer leurs jambes en queue de poisson ou de se faire pousser des ailes puissantes dans le dos. Leur magie innée leur permettait alors de vivre aussi bien comme des oiseaux que comme des poissons. Les sirènes préféraient vivre sous l’eau tandis que les harpies n’aimaient rien mieux que de voler au-dessus des vagues avant de retourner se percher sur un pic rocheux ou sur l’une des tours de l’île.

Ces transformations se faisaient de plus en plus fréquentes à chaque génération, jusqu’au jour où rares furent les sirènes ou les harpies capables de revenir à leur forme humaine. Les sirènes en prirent leur parti et bâtirent plusieurs cités sous-marines avec leurs époux les tritons. Mais les harpies, sur leur île aux cent tours, de moins en moins humaines, étaient inconsolables. Leurs hommes, incapables de se faire pousser des ailes, les regardaient avec un dégoût croissant. Ce fut alors la grande migration des harpies. Ce jour-là, des nuages noirs et furieux se lancèrent à l’assaut des côtes du continent du Dragon. Seul survivant de mon village de pêcheurs, j’entends encore leurs cris stridents : « maudites, maudites, nous sommes maudites ! »

Les harpies sont décrites dans le petit bestiaire du livre des règles (page 76). Pour les besoins du Nain Ivre, les harpies que rencontreront les aventuriers auront un CM quatre fois moins élevé (arrondi à 60), ce qui les ramènera au premier niveau. Même ainsi, la harpie reste une adversaire redoutable !

Plutôt que d’ajouter une rencontre à celles qui sont prévues dans le Nain Ivre, mieux vaut peut-être compliquer cette fois-ci les choses un tout petit peu. Tout d’abord, les harpies doivent être mises en lien avec les suggestions de scénario données précédemment. Elles ont été envoyées par quelqu’un pour stopper ou enlever Hala : par son père, par Lerotra’hh, etc., en fonction du scénario que vous aurez choisi. Elles fondent donc sur le Nain Ivre, mais uniquement dans le but d’enlever Hala, pas dans celui de se battre. Il peut y avoir une brève escarmouche (une ou deux harpies couvrant la retraite de celles qui s’emparent de Hala), mais l’enlèvement est si rapide et inattendu que les aventuriers devraient échouer à retenir Hala.

Les harpies s’envolent ensuite dans un premier temps dans leur repaire, avant de remettre Hala à leur commanditaire. Il y a fort à parier que les aventuriers se lanceront à leur poursuite. Un peu de magie (Tiens, le voilà !), un talent de pisteur ou une MEP de la chance devraient permettre aux aventuriers de trouver l’antre des harpies. Au besoin, Hala peut laisser tomber au sol des vêtements pour aider ses amis à la retrouver : une sandale par-ci, une ceinture par-là…

Les aventuriers traversent les bois pendant plusieurs heures et finissent par arriver en vue d’une colline rocheuse ou d’un groupe d’arbres centenaires gigantesques. C’est là, dans des cabanes de branchages aménagées en hauteur, que nichent les harpies. N’hésitez pas à les jouer comme elles sont décrites dans les règles, avec le langage qui sied 🙂

Les harpies n'ont pas toujours été des monstres !La récupération de Hala devrait se faire non par la force, mais par la ruse. Au premier signe d’hostilité, les harpies attrapent Hala et s’en vont à tire-d’aile. Plusieurs tactiques sont envisageables : parlementer (si l’un des aventuriers est de type meneur, ce serait utile, mais pas obligatoire) pour récupérer Hala par des arguments diplomatiques, tromper les harpies en leur faisant croire à des représailles terribles ou en faisant miroiter une récompense, marchander, les distraire tandis que l’un d’entre eux se faufile pour détacher Hala et la ramener, séduire la chef des harpies (après tout, pourquoi pas ?), utiliser la magie pour les éloigner ou les soustraire Hala à leurs regards, etc.

Laissez les joueurs se casser la tête et tenter les manoeuvres les plus folles. Laisser-les aussi parlementer entre eux. Récompensez (sous forme de PE notamment) les bonnes idées, les initiatives hardies ou imaginatives.

Au besoin, vous pouvez dessiner un plan du repaire des harpies et en faire une mini-aventure. On peut par exemple très bien imaginer que les harpies soient réfugiées dans un gigantesque arbre creux, dans lequel il faut grimper (à moins que les aventuriers puissent voler ou se téléporter) pour atteindre l’entrée, piégée ! Les harpies pourraient avoir apprivoisé des belettes géantes pour protéger leurs quartiers. Elles pourraient y avoir entreposé le produit de leurs rapines et, éventuellement, des esclaves ou des prisonniers (PNJ qui pourraient éventuellement remplacer des mariniers du Nain Ivre morts au combat précédemment). Elles peuvent être de mèche avec un clan d’elfes noirs. L’une d’entre elles peut être une sorcière capable de transformer les aventuriers en écureuils. Et puis, parler avec les harpies peut permettre aux aventuriers d’en savoir plus sur l’intrigue, sur l’identité réelle de Hala, et de faire avancer une véritable campagne de jeu étalée sur plusieurs parties.

Parution des Cavernes de Lan-Faer

Le dîner s'agite, on dirait !Les cavernes de Lan-Faer, dont nous vous avions déjà parlé (voir ici) vient de sortir chez Lulu en exclusivité française !

Passez du côté obscur ! Voyez l’enfer… euh… l’envers du décor et incarnez un monstre : troll, balrogue, ogre, bref : un grand balèze, et bouffez de l’aventurier 🙂

Mais, bien sûr, si vous y tenez, vous pouvez y envoyer un Nain, un humain ou un demi-orque. Plusieurs portes d’entrée (et plusieurs périples) sont prévues dans les cavernes de Lan-Faer.

ATTENTION : Il y a des promotions chez Lulu jusqu’à Noël, c’est le moment d’en profiter !

BONUS SUPPLEMENTAIRE : des fiches de PNJ prêtes à l’emploi. Téléchargez le fichier, imprimez la feuille recto-verso, découpez en suivant les pointillés, et vous aurez 6 délicieux aventuriers à vous mettre sous la dent 🙂

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